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INTERVIEW/ Le Maire Julien KLAIBE: « Tabou a plus besoin d’agents de développement que de personnes qui font de la politique politicienne »

                  M. Julien KLAIBE, Maire de la commune de Tabou
Il est jeune, dynamique et serviable. Élu Maire de la commune de Tabou depuis 2013, il porte le destin et les rêves de tout un peuple qui l'a vu grandir et affirmer son leadership. Des actions, il en mène sans relâche allant du social aux infrastructures en passant aux financements de projets et subventions. Mais quel est le sens managérial de l'homme, sa vision, ses ambitions, ce qu'il entreprend sans oublier son regard sur les difficultés qui assaillissent sa région? Il s'est soumis volontiers à répondre à nos questions. Découvrons...


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1. Vous êtes l’un des plus jeunes maires du district du Bas-Sassandra et le plus jeune que la commune de Tabou ait connu. Qu’est-ce que cela vous fait? 

C’est une fierté pour moi particulièrement et en général pour la jeunesse. Car cela démontre que les jeunes aujourd’hui peuvent et doivent prendre la responsabilité de conduire leur destin. La population de notre pays est composée en grande partie de jeunes. Mais cette tranche de la population est très souvent oubliée par les décideurs. Étant un jeune élu et imprégné des réalités que vivent au quotient les jeunes pour avoir été président de cette jeunesse pendant dix ans, j’essaie d’apporter des solutions à leurs problèmes. 

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2. Au départ, KLAIBE Julien, opérateur économique, planteur ; aujourd’hui dans la sphère politique, une trajectoire déjà préparée ou un destin détourné ? 

Ce n’est ni l’un ni l’autre. C’est l’aboutissement d’une ambition nourrie depuis longtemps. Je dirai que c’est surtout l’envie de contribuer efficacement au bien-être des populations qui m’a conduit à la politique. Grâce à Dieu et avec mon sens de entrepreneuriat et puis mon expérience de la gestion des hommes, j’ai pu parvenir à ce résultat. 

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3- Pour éclairer nos lecteurs, dites-nous jusqu’où vont vos responsabilités et où commencent celles du conseil régional? 

Les compétences du Conseil Municipal que j’ai l’honneur de diriger s’étendent sur le périmètre communal. Cependant, il y a certaines infrastructures dans la commune qui relèvent de la responsabilité du Conseil Régional. Je peux citer entre autres la Radio locale ‘’le Phare FM’’, les établissements secondaires, l’Hôpital Général… Toutefois en dehors des infrastructures sus-indiquées, en accord avec le Conseil Municipal, le Conseil Régional peut intervenir dans la Commune. 

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4. Vous avez été plébiscité par la population de Tabou pour votre bonne gestion de la commune selon la deuxième session du conseil municipal ouverte à la population du Djibétoa. Qu’est-ce qui selon vous a joué en votre faveur ? 

Nous avons été toujours été plébiscités à toutes les sessions du Conseil Municipal depuis notre arrivée à la Mairie. Ce, grâce à : 

- La compréhension et l’adhésion de la population à notre mode. Elles payent régulièrement leurs taxes communales. 

- La rigueur que nous avons instaurée dans la gestion des ressources municipales. 

- Au lobbying constant auprès d’investisseurs qui contribuent au développement de la commune. Cela a donc entrainé l’implantation de trois nouvelles stations services et une huilerie en construction au pont Yaka. 

- l’extension du réseau électrique (axe lycée-rond point; le village de Yocobo et le quartier port-bouet golf). 

- Le reprofilage lourd de toutes les voies de la ville. 

- La réhabilitation, l’équipement et l’ouverture du centre de santé de Souké. 

- Construction d’écoles et de logements de maître dans les villages et quartiers de la Commune. 

La réhabilitation, l’équipement de l’abattoir municipal et du hangar du port de pêche. 

- L’adduction en eau potable de port-bouet golf, Yôcôbo et Aéroport. 

- L’octroie de subventions annuelles à toutes les confessions religieuses, aux associations de chefs de village et de communauté, aux associations de femmes et de jeunes de Tabou. 

- Le financement d’AGR de femmes et des jeunes. Je ne peux citer tout ici. Je vous invite donc à consulter le ‘’Guide Municipal’’ dans lequel figurent toutes les activités réalisées par moi et mon équipe, en trois ans.


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5. Une des plaies de la région de San-Pedro ou disons du District du Bas-Sassandra vous le savez, c’est sa voirie. Et en période pluvieuse, les voies sont quasiment impraticables. Qu’est-ce qui est fait à ce niveau ? 

En ce qui concerne la ville de Tabou, de gros efforts ont été faits. Toutes les voies ont été reprofilées et lourdement rechargées. Nous sommes en train d’étendre cela à toute la Commune. Pour les voies départementales, régionales et nationales, je propose que des actions concertées soient menées avec les structures compétentes pour le bien-être de nos populations. 

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6. Le pont ‘’Yaka’’ qui est très fréquenté par les usagers, constitue un réel danger aujourd’hui au point qu’il soit surnommé par certains ‘’le pont de la mort’’, une appellation péjorative. Un commentaire… 

- Le pont Yaka est sur une route nationale (la nationale A7). Il ne relève donc pas de la responsabilité du Conseil Municipal. Il faut préciser que même la volonté de le faire, le coût d’un tel ouvrage n’est pas supportable par le maigre budget de la Commune. Je pense que le projet de bitumage de l’axe ‘’Tabou-Prollo’’ va résoudre ce problème. 

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7. L’insalubrité est un problème National. Le gouvernement ivoirien dans son rôle régalien fait ce qu’il peut. A l’échelle de Tabou cette réalité se laisse découvrir dans certains endroits, à l’image du quartier ‘’tiobo tiobo’’ quelle est la lecture que vous faites de cette situation ? 

Débarrasser la ville des ordures ménagères a été une des priorités de la nouvelle équipe que je conduis. Ainsi, le Gouvernement a doté le Conseil Municipal d’un tracteur et de cinq(05) tricycles à ce sujet. Toutefois, le Conseil Municipal vient d’acheter un tracteur multi-système dont-il attend la livraison pour résoudre ce problème. Je voudrais profiter pour inviter la population à plus de civisme en vue de lutter efficacement contre ce fléau qui est source de maladies. 

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8. Le département de Tabou connait l’implantation d’importantes Sociétés quelle est la contribution de ces entreprises dans le développement du département au vue de la responsabilité sociétale de l’entreprise?

Ces entreprises contribuent au développement économique de la commune. Une partie des impôts payés par ces entreprises est reversée à la Commune. Ensuite, elles créent des emplois pour les jeunes de la commune. Par exemple l’huilerie en construction va à elle seule créer plus de 200 emplois directs et le promoteur a signé un protocole d’accord avec le village Boké qui bénéficiera de plusieurs infrastructures. 

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9. Aujourd’hui, il est difficile de parler de développement en restant dans son périmètre. La recherche d’investisseurs s’impose et il faut avoir des contacts extérieurs. Pourrait-on savoir comment le conseil municipal que vous dirigez se bat pour attirer des investisseurs. 

Comme promis lors des élections Municipales de 2013, j’utilise mon carnet d’adresse pour attirer des investisseurs. C’est dans ce cadre que j’ai effectué de nombreux voyages à l’intérieur et à l’extérieur (France 2013 et 2016 et Afrique du Sud 2015…) du pays. Cela a permis comme je l’avais indiqué plus haut, la construction de trois nouvelles stations service et une huilerie etc. 

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10. Le département de Tabou a des d’innombrables atouts touristiques. Notamment ses sites balnéaires, et ses sites historiques ainsi que son riche patrimoine culturel. Est-ce qu’il y a des actions menées par la Mairie pour valoriser ce potentiel touristique ? 

Bien sur que des actions sont menées dans ce sens. Concernant les sites touristiques, nous avons estimé qu’il fallait faciliter l’accès à ces sites en reprofilant les voie qui y mènent. Très bientôt nous allons commencer le reprofilage de ces voies (Ombloké, Douopo et Tolou). La voie menant à la plage de la CASA DEL SOLE, a été roprofilée et éclairée. Il est prévu la réhabilitation de l’hôtel CAMPEMENT. Lors de mes voyages à l’extérieur, j’ai à chaque fois présenté les atouts touristiques de la Commune à des investisseurs dont nous attendons la visite. Au niveau culturel, nous avons instauré un concours de chants et danses traditionnelles qui a lieu chaque année. Aussi avons-nous doté la Commune d’une fanfare. A travers notre page facebook ‘’Tabou commune’’, nous faisons la promotion de nos atouts touristiques et culturels. Pour finir, nous encourageons et soutenons toutes les actions menées pour la valorisation du potentiel touristique et culturel de Tabou. 

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11. Monsieur le maire, dites-nous, est-ce que vous avez un contact avec la diaspora Kroumen ? Si oui comment l’associez-vous à vos projets de développement ? 

Oui je suis en contact permanent avec eux. Mes deux voyages en France en 2013, en 2016 et en Afrique du Sud en 2015, m’ont permis de nouer beaucoup de contacts avec ces frères et sœurs de l’hexagone. Au cours de mon dernier voyage en juin dernier, j’ai rencontré l’Association des Kroumen de France (AKF), à qui j’ai présenté les énormes opportunités d’affaires (l’hôtellerie, le transport, la pêche, les logements…) qu’il y a à Tabou. Comme promis, une délégation de la Coordination Générale des Ivoiriens de la Diaspora conduite par le Président de l’AKF, Monsieur Jean-Claude GUIRAUD, est venue à Tabou le 1er Août 2016 en mission de prospection. J’essai aussi d’attirer tous les fils et filles non-kroumen de Tabou qui vivent à l’extérieur afin de nous aider à développer notre Commune. 

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12. On l’a dit plus haut. Vous êtes l’un des plus jeunes maires de la région. Trois ans après votre élection qu’est-ce qui a été fait concrètement pour la jeunesse communale ? 

Quand j’étais Président de l’Union de la Jeunesse Communale, j’ai été confronté à d’énormes difficultés dans l’exercice de mes fonctions notamment l’absence de la subvention et le soutien des autorités compétentes durant les dix ans passé à la tête de ladite Union. C’est fort de cela que j’ai pris l’engagement de doter cette association de moyens conséquents pouvant lui permettre de fonctionner normalement. Dès mon arrivée à la Mairie, j’ai entrepris une vaste campagne de restructuration à travers le renouvellement des bases puis l’organisation des élections du Président de ladite union. Ainsi, en juin 2014, nous avons investi le nouveau président à qui, nous avons remis publiquement la subvention annuelle de 2.000.000 FCFA au titre de l’année 2014 comme prévu. Je voudrais préciser que, dans un souci d’inculquer les notions de bonne gouvernance associative à nos jeunes, nous attendons que le bilan de l’exercice de l’année 2014 soit fait en vue de mettre à leur disposition, les subventions de 2015 et 2016. Aussi avons-nous doté cette union d’un siège. En plus de cela, le Conseil Municipal a mi à disposition des jeunes et des femmes de la Commune, un fonds de garantie de 10 000 000 FCFA pour leur insertion socio-professionnelle. Par ailleurs le Conseil Municipal se bat pour que les jeunes de la commune bénéficient de projets et subventions étatiques et des ONG (ADDR, Emploi Jeunes, PUND etc.). 

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13. Monsieur le maire vous êtes officiellement candidat aux prochaines élections législatives, quelles sont vos profondes motivations ? 

Merci de me donner l’occasion de m’exprimer sur cette question très importante. C’est d’abord dans un souci de pouvoir continuer plus aisément ma mission de développement. En tant que Député, je pourrai enrichir mon carnet d’adresse en vue de trouver plus aisément les solutions aux problèmes de ma population. C’est ensuite pour pouvoir d’une part, répercuter sur les populations toutes les informations et décisions prises au plus haut niveau de l’Etat qui pourrait lui être utile. D’autre part, recueillir les besoins et les préoccupations des populations pour les exposer à l’assemblée nationale en vue d’y apporter des solutions. La politique et le développement vont de paire. J’en veux pour preuve la majorité des Maires en Cote d’Ivoire qui travaillent aisément sont aussi députés ; pourquoi ne pas imiter ce qui marche bien ailleurs et qui a bien marché du temps de Feu BAROU Adjehi Valentin à Tabou. Je dirais pour finir que la main du Député est celle qui ouvre les portes et la main du Maire, celle qui demande. 

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14. Pour terminer, Votre mot de fin. 

Je voudrais vous dire Merci pour l’opportunité que vous m’avez offerte de parler de ma belle commune. Le développement de notre cité passera par la conjugaison des efforts de toutes les filles et fils de Tabou. Le Conseil Municipal et moi continuons de compter sur le soutien de toute la population en vue de continuer sur notre lancée. Tabou a plus besoin d’agents de développement que de personnes qui font de la politique politicienne. C’est pour cela que j’ai choisi et maintenu mon statut d’indépendant. Cela me permet de rester libre dans mes décisions et de n’être soumis à aucune pression et influence de partis politiques. C’est un véritable facteur de rassemblement de toutes les filles et fils de Tabou autour d’un seul idéal celui du DÉVELOPPEMENT et de LA COHÉSION SOCIALE. 

JE VOUS REMERCIE.

                                                                                                                                   La rédaction

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1 Commentaires

  1. DANHIN Abdoul Ouattara18 septembre 2016 à 13:45

    Merci à Phare Magazine et au maire KLAIBE qui a bien voulu se soumettre à vos questions. J'ai pris grand plaisir à lire vos écrits. Je voudrais donc adresser mes vives félicitations à ce monsieur que je connais depuis mon parcours secondaire à Tabou, et dont le dynamisme et l'amour pour le développement par la création d'emplois ne m'étonnent guère. Bonne continuation à lui et toute l'équipe qui l'accompagne. Le moment venu, nous apporterons notre contribution à l'essor de cette commune de Tabou envers laquelle nous sommes redevables de beaucoup d'actions de gratitude.

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