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CHRONIQUE DE KAPET SABLATOU: langues kroumen et le développement durable



Selon la Commission mondiale sur l’environnement et le développement qui donnait une définition du développement durable, dans le rapport Brundtland  de 1987:
« Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs."

S'il est avéré que tout développement durable repose sur la culture d'un peuple, il n'en demeure pas moins que les langues qui véhiculent cette culture ont tendance à être abandonnées. Quel paradoxe!

Pourtant, le concept de développement durable n’est rien moins qu’un projet de civilisation. Et depuis les débuts de l’humanité, la civilisation est un processus - encore largement inachevé - fondé sur la culture, c’est-à-dire le déploiement de langages articulés, de savoir-faire, de rites, de coutumes, de croyances, de représentations du monde, de dessins, de constructions, de fabrications, d’inventions, d’accumulations de connaissances empiriques puis théoriques, etc… Autrement dit, processus de civilisation et culture sont absolument indissociables. (Commission França

ise du Développement Durable, avis n° 2002-07)

Comment donc répondre à nos "besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs?" Autrement dit, comment préserver les langues kroumen, nous en servir aujourd'hui et léguer un outil important de développement aux générations futures?

D'aucun suggèrent qu'il faut laisser de côté les langues kroumen car elles seraient pauvres parce que truffées de lacunes. Par exemple, comment dit-on le chiffre "zérao" dans les langues kroumen? En fait, il n'y a pas de mot pour désigner ce chiffre. Il faut souvent recourir à des locutions ou à une phrase entière. Zéro en kroumen traduit mot à mot dans des contextes bien précis donne: "quelque chose n'est pas là".

Cependant, cette manière de penser et régler "le problème" si c'en était un, nous semble trop simpliste dans un monde si complexe pour lequel il faut penser global. Cela nous amène à nous poser les questions suivantes:

1. L'inexistence d'un mot pour désigner le chiffre zéro n'est-elle pas la preuve que le vaillant peuple kroumen, contrairement à ce que disent certains, est un peuple travailleur? En effet, zéro multiplié par n'importe quel chiffre donnera zéro. Ainsi, on ne peut réussir à partir de rien du tout. Tout doit partir de "quelque chose" et ce quelque chose, il faut au moins travailler pour l'avoir, quitte à le multiplier ensuite.



2. Toute langue étant fondamentalement équivalente à une autre, en dehors de tout jugement de valeur, le problème "d'intraductibilité " de tel ou tel concept d'une langue quelconque en kroumen n'est-il pas à rechercher dans les lacunes du locuteur lui-même? Quel est son "horizon de visibilité", sa connaissance de la culture, sa connaissance de la langue et de ses subtilités?

Bien malin celui qui pourra répondre à ces interrogations!



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