1. Qui est Monsieur Hiné ?
Souffrez tout d’abord que j’adresse au Club des Amis de Tabou (C.A.T.) et singulièrement à l’équipe de rédaction du "PHARE Magazine", toutes mes félicitations pour cette belle initiative qui participe de la promotion des valeurs que compte le Département de Tabou. Ceci dit, je m’appelle HINÉ Aimé, j’ai 52 ans, je suis marié et père de 04 enfants.
2. Quel est votre parcours scolaire et professionnel ?
J’ai fait mes études primaires à San-Pédro et secondaires à Sassandra. Après le Baccalauréat en 1985, j’ai été orienté au Département d’Espagnol de l’Université d’Abidjan où j’ai obtenu le Diplôme Universitaire d’Etudes Littéraires (D.U.E.L.) et la Licence avant d’entrer à l’E.N.S. d’où je suis sorti avec un CAPES en 1990. J’ai été Professeur Certifié d’Espagnol à Issia, à Bouaflé et à Yopougon avant de bénéficier en 1994, d’une bourse du Gouvernement espagnol pour aller étudier à Madrid et à Salamanca. Là-bas, j’ai obtenu le Diplôme d’Etudes Hispaniques (option Informatique) qui m’a permis de devenir Informaticien. Entretemps, j’ai été nommé Adjoint aux Chefs d’établissements secondaires et j’attends donc d’être nommé Proviseur d’un Lycée.
3. Parlons de votre vie associative. Quelles sont les associations dans lesquelles vous avez milité ?
Il faut dire que j’ai commencé à militer très tôt au Lycée. D’abord, au sein de l’Association Générale des Elèves et Etudiants de Tabou, puis dans le Ciné-Club du Lycée Moderne de Sassandra. A l’Université, j’ai été Président de l’Association des Etudiants en Espagnol et Délégué d’Amphithéâtre. Comme Professeur, j’ai été Fondateur du Club d’Espagnol du C.E.G. de Bouaflé, Secrétaire Général de l’Association Ivoirienne des Professeurs d’Espagnol et Rédacteur en Chef de la revue ‘‘Hispania’’. J’ai été également Vice-Président de l’Association des Professeurs d’Informatique de Côte d’Ivoire. Au niveau local, je suis Secrétaire Général des Cadres Plapo à Abidjan, Secrétaire Général de la Mutuelle de Outouké mon village et enfin, Président-Fondateur du Groupe Bamao.
4. Focalisons-nous sur l'association que vous dirigez, à savoir le groupe Bamao. Qu'est-ce qui a motivé sa création ?
Bamao signifie ‘‘apportons notre contribution, unissons nos forces’’. En 2005, j’ai mis sur pieds le Groupe Bamao avec des amis, en vue de promouvoir les valeurs humaines, économiques, socio-culturelles et touristiques du pays kroumen. Au moins une fois par an, nous invitons les kroumen à se retrouver autour de leur culture car, à part les funérailles, il n’y a pas de rassemblement des kroumen. Nous voulons aussi permettre à tous ceux qui ne vont pas souvent au village (nos enfants et nos amis non-kroumen) de découvrir le peuple kroumen et ses traditions. Et depuis 2005, chaque année, le Groupe Bamao organise tant bien que mal, une activité qui attire autour de 500 personnes parmi lesquelles des cadres et de potentiels investisseurs.
5. Qui peut militer au sein de cette association ?
Disons que le Groupe Bamao fonctionne actuellement avec un Bureau Exécutif restreint à une dizaine de personnes qui planifient et organisent les activités auxquelles sont conviés tous les kroumen et leurs amis. Il n’y a donc pas d’adhésion ouverte. Mais, le fait d’assister à une activité que nous organisons est le signe de votre adhésion à notre idéal. Plus tard, nous ambitionnons de transformer cette association en une O.N.G. qui initiera des activités à caractère économique, avec participation d’actionnaires à des projets majeurs de développement en faveur de notre région.
6. De la création du Groupe Bamao à aujourd'hui, citez-nous quelques activités que vous avez menées.
Les activités qui ont attiré le plus de monde sont les dîners-galas que nous avons organisés à Treichville en 2005 et à Port-Bouët en 2007 avec l’ensemble des cadres kroumen, mais surtout la Journée sportive et culturelle ‘‘Yopougon, village Kroumen’’ du 1er août dernier. Les activités les plus marquantes, ce sont : la colonie de vacances baptisée ‘‘Bamoubli’’ (retour au terroir) qui, en 2006 , nous a permis d’amener à Tabou,
une cinquantaine de jeunes qui, pendant 2 semaines, ont appris nos us et coutumes, la sortie-excursion des kroumen en bateau-bus qui a conduit des centaines de personnes à l’Île Bouley en 2008 avec l’Ambassadeur du Nigeria et une délégation de Côte d’Ivoire Tourisme. Enfin, n’oublions pas la grande Caravane informatique et internet qui a sillonné en 2013 tout le Bas-Sassandra jusqu’à Tabou et la Nuit du Bollo en 2014 au Centre Pilote de Port-Bouët.
7. Deux mois après la tenue de la Journée sportive et culturelle kroumen dénommée "Yopougon, village kroumen", quel bilan faites-vous de son organisation ?
Toute œuvre humaine étant imparfaite, nous ne pouvons que rendre grâce à Dieu qui a permis que cette activité se réalise sans incident majeur et dans un excellent climat de gaieté. D’ailleurs, l’occasion est belle pour remercier le nombreux public qui a répondu à notre invitation. Chaque année, à la même date et au même endroit, Yopougon deviendra un village kroumen où le peuple kroumen sera invité à se retrouver pour montrer au monde entier ses valeurs humaines, culturelles et touristiques, une façon d’attirer les investisseurs et les touristes vers le pays kroumen. Pour cette année, notre plus grande satisfaction est d’avoir pu attirer des diplomates espagnols qui sont venus et ont promis d’être dorénavant plus proches du peuple kroumen et des activités du Groupe Bamao. Enfin, merci au Maire Klaibé Julien notre parrain, au Député-Maire Gosso Alphonse et au Général Kassaraté qui, par leur présence effective, ont donné un éclat particulier à la fête. Je n’oublie pas le Président du Conseil Régional de San-Pédro, M. Donatien Beugré, le Ministre Jules Hié Néa et tous les cadres kroumen qui nous ont apportés leur soutien. Mention spéciale aussi à toutes les associations-partenaires : le C.A.T., l’Amestag-Napé, Diayenon Bamoin, la MUFEBS et au Kruman Group Orchestra de Barou Sebsy.
8. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans la réalisation de vos objectifs (Bamao) ?
Le Groupe Bamao rencontre les mêmes difficultés que toutes les associations qui ne reposent que sur la bonne volonté de quelques personnes. Mais, grâce à la récurrente sollicitude des cadres kroumen et à notre ferme volonté d’être au-dessus de toutes les contingences, nous parvenons à avancer dans la matérialisation de nos objectifs. Il nous appartient de savoir écouter les critiques et suggestions tendant à améliorer l’environnement de nos manifestations.
9. Quels sont vos projets (vous et le Groupe Bamao) à court, moyen et long terme concernant le Département de Tabou ?
Dans l’immédiat, sachez qu’à la demande des populations de Tabou qui ont eu vent de ‘‘Yopougon, village kroumen’’, nous sommes déjà à pieds d’œuvre pour organiser ‘‘le match retour’’ de ce spectacle le 31 décembre prochain au Centre Culturel de Tabou. A cette occasion, nous mettrons en place un circuit touristique visant à attirer vers Tabou plusieurs diplomates et autres autorités de haut rang qui seront invités à venir passer la Saint-Sylvestre dans le pays kroumen. Ils iront en avion jusqu’à San-Pédro puis, ils visiteront notre région avant et après le grand concert que Barou Sebsy, Sibly Noël et le Kruman Group Orchestra ont déjà accepté de donner à Tabou. D’ailleurs, pour répondre à la cinquantaine de personnes venues par car de Tabou le 1er août dernier, nous ferons déferler sur Tabou en fin d’année, le double de ce nombre ! Rendez-vous est donc pris pour la Saint-Sylvestre 2015 à Tabou !
10. Si vous aviez un appel à lancer aux autorités et à la population de Tabou, ce serait...?
Au-delà de Tabou, c’est à tous les kroumen (de San-Pédro à Grabo, en passant par Grand-Béréby et Tabou) que s’adressera mon message. J’ai toujours l’impression que nous sommes complexés et que nous vivons encore, chacun avec la peur d’être la future proie des sorciers du village. Or, cela n’existe plus ! La population de nos villes et villages est aujourd’hui jeune et elle compte sur tous ces cadres qui bâtissent des châteaux à Abidjan, voyagent à travers le monde mais qui ne vont jamais au village. J’invite par conséquent, tous les kroumen à s’impliquer davantage dans le développement de leur région car nul ne viendra développer le pays kroumen à la place de ses fils et filles. A bon entendeur …..
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