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PORTRAIT/ Capitaine TAKOUO Taï Jules : Au garde-à-vous de l’excellence


Il fait partie de ceux qui font la fierté du département de Tabou. Son attachement à la culture de l’excellence et son estime pour son pays natal fait de lui un exemple. Portrait d’un jeune capitaine qui fait valoir ses galons.



Capitaine Takouo Tai Jules César, Inspecteur de Douane


Jeudi 29 Octobre 2015, Abidjan-Vridi. Il est environ 11h30 et nous sommes au 5e étage de la Direction de l’Analyse du risque, du Renseignement et de la Valeur. Loin des bruits des grands engins aux poids lourds, ici le calme est plutôt sacro-saint, la concentration et la réflexion profonde semble y être une valeur cardinale. Chacun s’affaire à son travail. Certains ont le nez fourré dans les dossiers, d’autres les yeux captés sur les écrans de leurs ordinateurs et le tout dans une symphonie de sérénité. Bref silence ! Ici ça travail. Nous signalons notre présence à notre hôte du jour, quelque seconde après, le voici qui nous apparaît d’une élégance que l’on lui reconnait. Costume-cravate bien assorti et cette paire de lunette "intello" qui lui octroie une carrure forçant au respect. Après des poignées de mains chaleureuses, il nous conduit et nous installe dans son bureau. « Soyez les bienvenue, c’est ici que je suis… » Lance-t-il avec modestie. Un espace feutré, frais et bien rangé. Un confort dans lequel il n’aurait surement pas pronostiqué d’être trente ans plus tôt. Pour cause, les conditions scolaires périlleuses que lui imposait son époque le contraignaient à parcourir 12 km pour se rendre à son école primaire Dapo Iboké. Une épreuve d’endurance à laquelle il s’est pourtant plié dans l’espoir de se faire une place au soleil. Et le résultat là ! Agé de seulement 37 ans, ce jeune cadre toujours tiré à quatre épingles n’a pas que son charme à faire valoir. Derrière ce verni, TAKOUO Tai jules fait partie de l’écurie de la douane Ivoirienne, un corps prisé au sein duquel il a le déférent titre d’Inspecteur. Une tête bien faite que l’itinéraire académique ne dément pas.

· Un parcours édifiant

Après avoir arraché d’un sang-froid son CEPE en 1989, ce fils de Déhoulinké (village de la tribu Dapo) se verra orienté au Collège Moderne de Tabou où il développera très tôt une passion pour les langues. D’abord l’Anglais en classe de 6e « j’ai eu toute suite un penchant pour l’Anglais qui, du fait de la proximité géographique du Kroumen avec le Liberia, offre certaines similitudes linguistiques. » puis l’allemand pour laquelle il éprouvera une romance à partir de la 4e. Dès cet instant, son ambition de devenir Instituteur comme bon nombre de gosses vivant dans les hameaux et villages, sera court-circuité par une autre : celle de devenir Enseignant de langue. Après l’obtention de son Brevet d’Etude de Premier Cycle (BEPC) en 92-93, ce fut donc sans surprise lorsque le lycée moderne de la ville portuaire de San-Pedro l’accueillit pour la classe de seconde A2. Elève studieux et exemplaire, il occupera des responsabilités scolaires comme Délégué de classe de la seconde à la terminale, Maître d’Internat, Président du Conseil Scolaire en 1ère, Président du Club d’Allemand en Terminal. Trois années plus tard soit en 1996, il est reçu sans le moindre suspense au Baccalauréat. Direction, l’Université d’Abidjan Cocody où il est orienté au Département d’Allemand. Quand il obtient sa maitrise en 2001, l’ancien Enseignant d’Allemand des collèges ITES et St Exupéry d’Abobo tente de décrocher une bourse pour poursuivre le troisième cycle à l’étranger. La tentative fut vaine … C’est alors qu’il va renoncer à son ambition d’être Enseignant et braque désormais son regard vers la prestigieuse Ecole Nationale d’Administration (ENA). Persévérant, en 2003 il présente concomitamment les 3 cycles (Moyens, Moyen Supérieur et Supérieur). Coup de grâce ! Il obtient le sésame et c’est le Cycle Moyen supérieur qui lui ouvre les bras. Classé 3e à l’issu de l’épreuve orale, le jeune kroumen qui avait un éventail de choix est attiré par la tenue militaire et opte pour la Douane. Pour lui qui était contraint comme son père de cacher le fusil et le gibier de chasse à la vue des agents des eaux et forêts, était-ce par instinct de revanche? : « Non, il convient de retenir que j’aime avant tout la tenue. Je voudrais, en outre faire noter que la tenue n’est pas faite pour martyriser, encore moins opprimer. Bien au contraire, elle incarne l’Etat et garantit la sécurité et les intérêts des populations. »Et l’on le comprendra fort de ses neuf (9) années d’expériences passées à la Douane…

· Le sens élevé du devoir

Ses collègues sont unanimes, c’est un produit intellectuel de bon aloi. Quand ce père de 3 garçons prend fonction le 18 Novembre 2007 à la Société Ivoirienne de Raffinerie (SIR), c’est en tant que vérificateur avec pour rôle principal, l’inspection des produits pétroliers. Il sera par la suite muté à la Direction des Services Douaniers d’Abidjan sis au Port Autonome où il est reconduit certes en tant que vérificateur mais cumulant cette fois les fonctions de Responsable Qualité et par ailleurs Responsable du Contentieux douanier du Bureau des Douanes d’Abidjan Port. Partisan du travail bien fait, son sens élevé du devoir lui permettra de rafler plusieurs fois la première place dans le classement des vérificateurs. Un classement mensuel fait au port qui s’établit en fonction des recettes engrangées par chaque vérificateur.

Et maintenant depuis le 14 juin 2014, il poursuit son pèlerinage d’excellence à la Direction de l’Analyse du Risque, du Renseignement et de la Valeur. Fierté de ses supérieurs, cet Auditeur Interne de l’Administration de la Douane sera désigné Commandant de troupe à plusieurs reprises lors des grands évènements militaires tels les festivités de l’indépendance de notre pays. C’est aussi le cas de la cérémonie de prise d’armes lors de l’investiture du Président Alassane Ouattara le 21 Mai 2011 à Yamoussoukro. Et, le plus frais souvenir demeure les récentes festivités du 7 Août 2015 qui l’ont porté au-devant des troupes de la Direction de la Surveillance et des Interventions, une unité d’élite des Douanes Ivoiriennes. Impressionnant ! Certainement…mais quand on a pour leitmotiv à chaque tâche cette maxime : « toujours agir avec art, dextérité, maestria et prestance » on ne peut que s’attendre à ces résultats probants. Continuant de gravir les échelons, celui que l’on surnomme affectueusement « AKOPET » à Déhoulinké ou alors « GEGANGEN » pour les intimes du Lycée Moderne de San Pedro vise le sommet. Objectif professionnel à court terme, devenir Administrateur des Services Financiers.

· Un chasseur de diplôme et de certificats

Il peut s’enorgueillir, il n’est pas de ceux qui dorment sur leurs lauriers une fois le travail acquis. Sa maitrise en Allemand obtenue bien que satisfaisante ne le comble pas pour autant. Et pour cela, ce passionné de lecture collectionne une mosaïque de diplômes et de certificats : Master en Management des Organisations obtenu au Centre Africain de Management et de Perfectionnement des Cadres (CAMPC), un diplôme de formateur d’Interpol, six (06) certificats d’Interpol, sept (07) certificats de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI), un Certificat de l’Ecole du Savoir de l’Organisation Mondiale des Douanes (OMD), des certificats en Anglais. Un bagage intellectuel saisissant qui obéit au désir de toujours connaitre: « j’ai aussi cette passion de toujours avoir un diplôme en plus, car j’estime que je ne sais pas encore » déclare-t-il. Toute passion en appelant à une autre, l’ex Président du Conseil des Jeunes du Département de Tabou (CJDT) est donc loin de s’arrêter là. D’ailleurs, à la suite d’un test du Ministère de Finances de la République Fédérale d’Allemagne tenu à Johannesburg en Afrique du Sud, il a été déclaré admissible pour intégrer l’Université de Münster en Allemagne afin d’y préparer un Master en Douane.

· Une vision Positive pour son pays natal

Etre un fils de Chef du village suscite forcément un attachement pour sa terre. Et l’on le reconnait à travers son engagement pour les causes de sa région. Nonobstant ses regrets de n’avoir pu atteindre les objectifs du CJDT dont il a été le Président de 2004-2010, le jeune Capitaine ne désespère pas. Présent à la plus part des événements sociaux-culturels de son département, il croit en un soleil nouveau dans son pays natal à condition que : « tous, nous nous mettions résolument au travail en nous débarrassant de ces carcans déformateurs, embarrassante et combien désobligeante qui conditionnent encore nombre de Kroumen qui se contentent de leur Dasein et réduisent pour ainsi dire leur espace vital au simple quotidien (…) » crache-t-il. Sans pour autant prétendre être un modèle ou détenir la vérité , c’est avec modestie que cet admirateur de la pensée de François Jacob qui dit ceci : « Rien n’est aussi dangereux que la certitude d’avoir raison » s’adresse aux jeunes du département de Tabou : « Il faut qu’ils retiennent que l’être humain se fait, se forge, se façonne par lui-même pour mieux s’adapter aux circonstances et se modeler au goût de la société. Cela dit, personne d’autre ne viendra faire notre bonheur à notre place. Exploitons intelligemment les ressources que Dieu nous a données, nous serons ainsi les plus riches et les plus heureux ... » Voici qui est clair.




                                                                                                                           Yannick ANAKY





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